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Rencontre avec Bengous, célébrité du web


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    Le public le connaît depuis 2014 pour ses débriefs enflammés des matchs de l'OM. Loin de son personnage affiché sur les réseaux sociaux, Bengous, alias Benjamin Layani, a accepté de se livrer sans tabou sur les coulisses de sa notoriété.

    Notre série d’été 6/7. Chaque samedi, La Provence propose à une personnalité de boire l’apéro pour une interview plus décalée, plus intimiste et/ou plus cash que d’habitude.

    Peux-tu nous en dire plus sur le lieu de notre rendez-vous, le terrain de boules de Saint-Giniez ?

    C'est un endroit qui me tient à cœur car c'est ici où pratiquement tout a commencé pour moi. C'est ici que j'ai fait mes premières vidéos, mais c'est aussi ici qu'on se retrouve encore avec les amis que j'ai depuis que je suis minot… C'est mon fief ! Et en plus, ça fait partie de mon quartier puisque je suis né juste derrière, à la clinique Renaissance. J'aurais pu te ramener devant la mer, mais tu la connais déjà.

    On connaît bien Bengous, un peu moins Benjamin… Il y a des points communs entre les deux dans la vie de tous les jours ?

    Si j'étais Bengous toute la journée, je pense que je serais très fatigué le soir (rires). Bengous, c'est un personnage atypique qui n'a pas sa langue dans la poche et qui dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Mais surtout, il y a toujours du second degré derrière ce personnage. Le point commun entre les deux, je dirais que c'est qu'on aime faire rire les gens.

    Dans le lot des personnes qui te suivent, tu as également pas mal de "haters", c'est difficile à vivre ?

    Je sais que personne ne fait l'unanimité. Mais que ce soit dans des vidéos, d'après-match ou sur des faits d'actualité, j'essaye toujours d'être le plus drôle possible tout en gardant de l'autodérision et surtout du respect. Car c'est ce qui est le plus important. Il y a des moments où les gens n'ont pas forcément compris ce second degré… Mais dans ces cas-là, j'essaie de leur expliquer qu'à Marseille, on a l'accent un peu chantonnant et que quand on parle, on ne parle pas mais on crie. Tout ça fait partie du personnage.

    Tu chambres quand même beaucoup les supporters parisiens…

    Ce n'est pas de ma faute si une Ligue des champions, ce n'est pas donné à tout le monde de la gagner. Même si nous, c'était il y a longtemps et que je n'avais que quatre ans, il fallait quand même la gagner et d'ailleurs personne d'autre en France ne l'avait fait. La rivalité OM-PSG, ça reste quand même à travers le temps. Au début, ça me touchait quand je recevais des insultes et j'avais même le malheur d'avoir envie d'y répondre… Et en fait, j'ai compris que cela ne servait à rien. Aujourd'hui j'ai beaucoup d'amis parisiens, on se chambre beaucoup mais ça se passe toujours bien.

    Penses-tu être allé trop loin dans certaines de tes vidéos ?

    Trop loin non, car ça serait vraiment grave. Mais d'avoir blessé certaines personnes, oui ça m'a fait quelque chose car je ne suis pas quelqu'un de méchant. J'ai toujours fait les choses avec le cœur et je n'aime pas faire du mal aux gens. Je sais qu'il y a des gens qui ont mal pris certaines de mes vidéos mais quand je leur ai expliqué que c'était de la rigolade et du second degré, ils ne m'en ont pas voulu. Ils l'ont compris.

    De manière générale, ça se passe comment avec les joueurs ?

    Je fais ça depuis 2014 et ça se passe plutôt bien. Je côtoie beaucoup de joueurs. Je ne dis pas que c'est toujours mes amis mais il existe un respect mutuel. Après, c'est vrai que j'avais plus d'affinités avec les anciens joueurs, que ce soit André-Pierre Gignac, Florian Thauvin ou Dimitri Payet. Mais quand tu rentres dans ce monde et que tu fais des vidéos d'après-match il y a forcément des moments où l'Olympique de Marseille va perdre et où tu vas être énervé et donc critiquer les joueurs. Et même si c'est jamais méchant, il y a des réticences de leur part.

    En 2019, Mario Balotelli a été invité dans l'une de tes chroniques, tu peux nous expliquer comment cela s'est passé ?

    Cela s'est fait avec une extrême facilité. J'ai pris contact avec lui sur Instagram et il a accepté assez rapidement. On a choisi de le faire après un match contre Nice, son ancien club et on a tourné la vidéo à Cassis. C'était incroyable, c'est l'un de mes meilleurs souvenirs.

    Est-ce que tu te sens, de par le nombre de personnes qui te suivent, être le porte-parole d'une certaine partie des supporters ?

    Porte-parole, c'est un grand mot. Moi je me considère comme un supporter de l'OM mais étant donné que j'ai de la notoriété, quand je dis quelque chose ça résonne plus fort qu'un autre… Mais je dis les choses comme je les sens, après si des gens sont d'accord avec moi, tant mieux…

    Tes débriefs ont également inspiré pas mal de personnes derrière toi…

    Oui et j'en suis fier. À mes débuts, on ne me donnait même pas trois mois avant de me planter. Et finalement, ça a marché ! Alors voir que des gens se sont même inspirés de mon travail, tout en rajoutant leur touche personnelle, ce n'est que du bonheur.

    "Si ça continue à prendre de l'ampleur, j'essaierai de faire ça plus sérieusement." Ce passage est un extrait d'un portrait de toi, publié dans nos colonnes en juin 2014. Alors, tu as l'impression que le Bengous de 2023 est plus sérieux qu'à ses débuts ?

    (Il réfléchit) Plus sérieux ? On va dire que je vais faire 34 ans cette année et que j'ai grandi. J'avais beaucoup d'ambitions en commençant, je voulais faire plein de choses et la plupart d'entre elles sont arrivées. Même la musique ou l'acting… Donc je pense avoir été un peu sérieux mais j'ai quand même ce côté Marseillais de me laisser un peu trop de temps pour faire les choses.

    Est-ce qu'à un moment donné, tu n'as pas eu peur de lasser les gens avec ce personnage de Bengous?

    Faire des vidéos à 45 ans ? Je sais pas… Je me dis qu'en vieillissant, ça peut être compliqué. C'est pour ça que j'essaie de diversifier tous mes centres d'intérêt. En tout cas, j'essaie de ne pas trop me poser de questions. Aujourd'hui, j'arrive à donner du bonheur aux gens en faisant de simples vidéos et c'est le plus important.

    Tu as un plan B ?

    Le cinéma m'intéresse beaucoup. Être acteur, c'est quelque chose qui me plaît énormément. Et puis je peux jouer des personnages différents, je peux jouer d'autres rôles que celui que j'incarne avec Bengous. Je peux en sortir. Car même si c'est celui qui m'a permis d'être connu, je ne suis pas obligé d'être le fadoli en train de crier toutes les deux minutes… Sinon il va falloir m'enfermer à Édouard-Toulouse(rires). Et puis, si un jour tout ça doit s'arrêter, et bien ça s'arrêtera. On ira faire de la maçonnerie ou on retournera dans le monde des ambulances.

    S'il n'y avait pas eu Bengous, il aurait fait quoi dans la vie Benjamin ?

    Cette question, je me la suis posée très récemment. Je repensais à l'ancien temps et en fait je me suis dit que je n'étais pas devin et qu'il valait mieux laisser le passé dans le passé.

    Bengous disque d'or avec ton titre "Tié la famille !" sorti en 2017, c'était prévu ça ?

    Non, pas du tout (rires). À la base, c'était une histoire entre amis. Mais quand il m'est venu l'idée de le sortir, je ne voulais pas que ce soit n'importe quoi, donc on a mis du temps. Mais le résultat c'est un disque d'or… C'est fou !

    Avec 15 millions d'écoutes en streaming, tu es devenu riche du coup ?

    J'aurais préféré 15 millions d'euros car ce n'est pas l'équivalent(rires). Mais même avec cette fortune, je serais resté ici, à Marseille.

    L'argent est-il ta principale motivation ?

    Tu peux demander à tout mon cercle d'amis, moi je m'en fous de l'argent. Certes il en faut, mais ce n'est pas une priorité pour moi. C'est d'ailleurs l'un de mes défauts car je suis le mec qui claque des sous dans n'importe quoi alors que je pourrais en faire un meilleur usage. Et une chose est sûre, la musique ne m'a pas rendu riche. Pour l'anecdote, d'ailleurs, je ne me suis inscrit à la Sacem qu'il y a deux ans car il fallait faire beaucoup de paperasses… Je n'ai donc rien perçu sur tous les streams de mes musiques avant cela. J'ai été mal conseillé, mais c'est peut-être mon côté "pas sérieux" qui a fait que j'ai laissé passer trois ans avant de réclamer mon dû. Et même si je sais que je ne serai pas millionnaire, je suis en train d'essayer de récupérer tous mes gains pour Tié la famille ! et tous mes autres sons.

    Tu poursuis tout de même la musique, puisque tu as récemment sorti un featuring avec Soprano… Tu n'as pas l'impression de rêver ?

    Oui avec mon ami Paga et Soprano. C'est presque un aboutissement de chanter avec lui ! Ça s'appelle C'est la fête et j'en suis très fier. On espère pouvoir faire un clip à la rentrée en fonction de l'agenda de Soprano.

    Tu as également profité de ta notoriété pour t'engager auprès de nombreuses associations au cours de ces dernières années…

    Oui et c'est une grande fierté. Je suis notamment parrain de l'association "Les cuistots du cœur" et "Des coccinelles rouges pour Thomas". Ça n'a pas de prix de pouvoir rendre heureuses toutes ces personnes et ces enfants et de leur donner de l'amour.

    Et sinon, tu as d'autres passions à part le foot ?

    Non… J'aime bien voyager mais je n'ai pas trop le temps. En même temps, ce n'est pas très grave, je suis tellement bien à Marseille !

    Il y a quelque chose qui t'énerve quand même ici, dans cette ville ?

    Je crois que c'est les travaux… Et du coup les embouteillages qui vont avec ! Et puis il y a aussi le non-respect de la ville, que ce soit de la part des habitants ou des touristes.

    Et la politique, ça t'intéresse?

    Non, le monde de la politique, ce n'est pas quelque chose qui me correspond. Mais je trouve ça intéressant, pour moi qui n'avais connu que Gaudin, d'avoir un jeune maire comme Benoît Payan. Je lui avais envoyé un message pour lui dire que ce serait drôle que je sois un jour son successeur… Mais c'était pour la galéjade ! Quoi que… (rires)

    Quelle est la personnalité marseillaise que tu apprécies le plus ?

    À part mon père et ma mère ? Je dirais que la personnalité marseillaise que j'ai dans mon cœur, c'est Zinédine Zidane. Zizou c'est quelqu'un qui pue l'amour et qui fait tout avec le cœur. Il est d'une humilité incroyable et il respecte toujours la personne qui est en face de lui.

    Quand j'étais jeune, je ne le rencontrais jamais… Maintenant que je suis connu, je le vois une à deux fois par an mais j'ai toujours les mêmes frissons et je me sens à chaque fois comme un minot. Et c'est le seul qui a refusé un énorme chèque pour aller au PSG… Et pour ça, il a le respect de tous les Marseillais.

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    Author: David Kemp

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